A l’origine du groupe se trouve le Kop Jean Boin. Celui-ci regroupe les fans les plus turbulents de l’OL qui évolue alors en seconde division. Certains stades champêtres se souviennent certainement encore des visiteurs agités qui accompagnaient alors l’Olympique Lyonnais. Avec la montée en D1 en 1989, le groupe abandonne les bancs volants de Jean-Boin pour le Virage Nord. En même temps le groupe s’organise pour mettre au point des animations et coordonner les initiatives personnelles, nombreuses à l’époque. Le groupe est très hétérogènes, d’un côté les «voyageurs» peu intéressés par les tifos, de l’autre des jeunes voulant s’inspirer du modèle italien. Mais ce n’est pas vraiment par les spectacles que le groupe s’illustrera dans ces années là. Véritable territoire, le Virage Nord est un lieu de liberté très aprement défendu par ses occupants. On garde en mémoire quelques affrontements très violents avec les forces de l’ordre qui furent plusieurs fois purement et simplement refoulés hors du virage.
Un Lyon-Caen en 1991 dégénerera en émeute après que les CRS aient légèrement pété les plombs. Ceci se solda par une hospitalisation pour une dizaine d’entre eux, et par une vague d’interpellation et de condamnation du côté des mauvais gônes.
Aux alentours de Gerland, les affrontements sont systématiques avec les rares supporters adverses qui viennent nous rendre visite. Les Marseillais en gardent certainement de bons souvenirs. Meilleurs en tout cas que les stéphanois qui jouent alors le rôle des souffre-douleur de service.
Les services de police sont sur les dents et attendent la goutte d’eau qui fera déborder le vase. Celle-ci viendra de personnes gravitant en périphérie du groupe qui déclencheront par un acte antisémite lamentable une vague de répression sans précédant pendant des mois. Les inspecteurs en civils remplacent les CRS, tandis que les visites à domicile prennent le pas sur les charges policières. Gerland devient tout de suite beaucoup moins marrant et le groupe voit ses forces vives l’abandonner. Reste une centaine d’irréductibles.
Il faudra attendre octobre 1995 pour qu’un nouveau départ soit donné avec le déplacement à la Lazio en Coupe de l’UEFA. 80 gones investissent les rue de Rome pour un déplacement qui restera dans les mémoires du groupe. Passé du côté du Virage Sud le temps des travaux qui enterrent notre Virage sous une tribune flambante neuve pour accueillir l’effet Coupe du Monde, le groupe n’est pas loin de la fin. En marge des rescapés BG un kop très rajeuni subsiste malgré les pressions policières constantes. Un noyau s’organise pour faire revivre le groupe "à l’ancienne". Aucune ambition de spectacle mais uniquement une organisation de tourisme. Par un enchaînement de concours de circonstances, il héritera presque malgré lui des prérogatives des animateurs de tribune à partir de 1997.
Les débuts sont peu enthousiasmants car force est de constater que notre virage a vu sa population quasiment entièrement renouvelée. Les jeunes ne manifestent pas de réelle volonté de s’impliquer, alors que le noyau dur ne s’intéresse absolument pas à cet aspect des choses. Quelques belles réalisations viendront quand même récompenser le travail accompli.
En 2001 nombreux seront ceux préférant faire le choix de quitter définitivement le groupe qui fonctionne alors avec un effectif minimum. Alors qu’une nouvelle fois, les BG passent pas loin de la fin, la persévérance se décide enfin à payer et les BG voient une génération émerger capable d’insufler le nouveau soufle dont le groupe à besoin. De nombreux jeunes s’investissent en faisant preuve de beaucoup d’envie et d’une mentalité authentique. Le groupe repart sur des bases neuves en comptant désormais sur son expérience durement acquise, du sang neuf et une unité solide.
La saison 2001-2002 sera marquée par de belles réalisations à domicile et quelques déplacements prometteurs. Elle nous apportera enfin et surtout le titre de Champion tant attendu que nous savourerons à sa juste valeur.
Après pas mal de saisons galères, le groupe attaque la saison 2002-2003 de manière beaucoup plus optimiste. Les six premiers mois seront marqués par quelques beaux tifos et des déplacements bien agités qui satisferont les amateurs de tourisme que le groupe peut compter.
Enfin le 1er décembre 2002 le groupe célèbre à Gerland ses 15 ans d’existence à l’occasion de la réception de Strasbourg. Un tour de terrain avec une bâche historique conclu par une grosse rangée de torches puis un tifo à base de voile fêteront de belle manière l’événement. Ce sera aussi et surtout l’occasion de terribles soirées de commémorations arrosées comme il se doit.
Le stade de l’adolescence passé, le groupe devra être capable de survivre dans un milieu de moins en moins enclin à tolérer l’enthousiasme qui animent les groupes de supporters. Cela demandera une bonne dose de mâturité, de solidarité et surtout de beaucoup de ténacité.