A la fin des années 80, le mouvement supporter à la Meinau était uniquement représenté par les Meinau Boys, un groupe assez violent (anti Mulhousiens, Nancéiens, Messins, etc...) regroupant pas mal d'Allemands (des hooligans de Karlsruhe).
L'envie de faire un groupe ultra est venu à l'idée d'un petit groupe (une dizaine de personnes) suite aux incidents de Gueugnon-RCS en 1990 (jet de pierre sur le gardien gueugnonais coupable de provocation, intervention de la police ). La tribune choisie fut le quart de virage Nord Ouest (dans le souci de se démarquer des Meinau Boys en Populaire). La première bâche ULTRA BOYS fut posée lors de RCS-Dunkerque. Le nom ULTRA BOYS fut proposé par un gars qui avait un cousin chez les ULTRA BOYS de Gijon en Espagne.
La saison 90/91 fut assez morose et le groupe prit son véritable envol que lors de l'année de la remontée en première division : la saison 91/92.
Notre groupe prenait de plus en plus d'ampleur et l'ambiance était excellente avec comme point d'orgue le match de barrage contre Rennes qui nous fit accéder en D1 (avec un envahissement de pelouse à la clé).
De nombreux déplacements furent organisés (Châteauroux, Angers, Mulhouse, Rennes, Bordeaux,...) dont quelques-uns assez mémorables. Lors du derby à Mulhouse nous avons envahi le stade de l'Ill à plus de 5000, mis une ambiance de feu et nous sommes repartis après avoir saccagé la tribune (grillage arraché et voitures sur la piste d'athlétisme à moitié saccagées). Le déplacement à Rennes nous a permis d'envahir la ville mais le déplacement le plus riche en évènement fut Bordeaux. Pour ce match au sommet ce sont 250 Strasbourgeois qui prirent le train pour la capitale de la Gironde; le changement de gare en métro à Paris fut des plus chaotique. Arrivés au stade nous fûmes accueilli par une banderole "Wilkommen in Frankreich" ("Bienvenue en France" pour les non-germanophones), ce qui ne nous empêcha pas de mettre une superbe ambiance. A la fin du match les Bordelais nous lancèrent des pavés sur les bus, brisant quelques vitres. Ces évènements firent débuter notre antagonisme contre les Bordelais (la rivalité s'est renforcé tout au long de l'année avec le combat sportif pour la première place).
Il faut également noter que durant ces deux premières années les animations réalisées furent uniquement à base de fumigènes et de drapeaux.
La saison 92/93 fut un peu l'année de la dérive du mouvement ultra à Strasbourg vers une tendance "supporter classique". Cette première saison en D1 fut quand même excellente au niveau du soutien avec un virage coloré (fumigènes et drapeaux) à chaque match, de multiples déplacements (Valenciennes, Metz, Sochaux, Toulouse, Lens, Saint-Etienne, Marseille (5 bus),...), et les premiers tifos (ballons contre l'OM).
Mais la scission dans le virage venait de débuter. Le CCS (Club Central des Supporters), vu l'importance grandissante du virage dans le stade, décide de s'immiscer en créant une section ULTRA BOYS qui essaya de s'attribuer le virage en créant ses propres gadgets et en faisant financer par un sponsor une voile (avec la mascotte de la section: une cigogne ) qui recouvrait totalement le virage (inauguration pour RCS-Monaco).
Dans le même ordre d'idée les fans clubs de joueurs commençaient à fleurir (8 au total: Keller (avec un fanzine ), Cobos, Leboeuf, Keshi, Pouliquen, Paillard, Bouafia et Hasek) et le virage se retrouvait drapé de drapeaux fan club (par exemple "Marco c'est le plus beau") avec une population vêtue de gadgets du CCS et autres maquillages.
La petite cinquantaine des Ultras restants s'était regroupée derrière la bâche en haut d'une porte en essayant (surtout à base de fumigènes) de redorer l'aspect de la tribune. Le virage n'était plus le reflet de leur passion et il ne donnait pas un visage conforme à ce que des Ultras attendent de leur tribune même si le soutien vocal était présent et soutenu (avec des chants un peu primaires).
Historique
1993-1994
Les Ultras décidèrent de prendre un second souffle en essayant de changer les ULTRA BOYS de tribune. Ils choisirent la populaire Ouest (derrière le but ), avec au départ un regroupement prévu avec les MEINAU BOYS et l'ELSASS KORPS. C'est ainsi que pour le premier match de la saison 93/94 toute la populaire Ouest est bâchée. Deux nouvelles bâches furent créees, un premier logo fut adopté (la tête de mort),du matériel fut acheté : 3 tambours et des drapeaux, cinq gadgets furent sorti : écharpe (100 exemplaires), tee-shirt (100 exemplaires), casquette (50 exemplaires), patch (50 exemplaires) et un autocollant (1000 exemplaires), le département photo fut crée (avec rapidement les premiers montages), bref le groupe eut une deuxième naissance. Le groupe se structura avec la création d'un bureau directeur de sept personnes qui se réunissaient régulièrement.
Nos premières animations ont été faites : feuilles "RCS" contre Auxerre, cierges magiques contre Bordeaux, étoiles contre Sochaux et grands drapeaux contre Caen. Nos premières tendances "agressives" et autres problèmes avec les forces de l'ordre apparurent :
RCS-Cannes : une vingtaine de torches crâment en populaire. A la suite du match nos leaders sont convoqués au commissariat.
RCS-Bordeaux : une banderole de 20 mètres "Bordelais, la vraie France vous emmerde", enlevée par les flics, ainsi qu'un cercueil de 2 mètres pour le gardien Bordelais Huard.
RCS-Sochaux : une présence agressive devant le secteur visiteur Mais finalement, à la mi-saison, nous finissons par observer un gros problème : nous stagnions quantitativement (une cinquantaine). Certes, nous avons essayé de récupérer du monde du virage avec lesquels nous avions d'inévitables tensions, mais rien n'y faisait. Ils (ceux du virage) avaient refait une banderole ULTRA BOYS pour mettre au bas du virage, et les gens ne comprenaient pas pourquoi il y avait deux banderoles différentes à deux endroits du stade.
C'est là, pour bien se différencier, que nous avons décidé d'ajouter notre année de création (1990) derrière nos initiales (ULTRA BOYS 90) pour bien nous démarquer vis-a-vis du virage, et plus particulièremt de la section ULTRA BOYS du CCS. Le virage (celui des ULTRA BOYS) était quasiment aphone sans le moteur que sont les UB90 et nous, vu notre nombre, nous n'arrivions pas à nous faire entendre convenablement par les joueurs.
C'est pour cette raison que nous avons décidé notre retour dans le virage pour le derby contre Metz. Nous avions prévu un spectacle, dédié à la venue de nos "amis" messins, composé de 2000 feuilles bleues et d'un jeu de banderoles: "Bienvenue à la section grassoullie: les casimirs de la D1- UB90 le retour". Le résultat fut mi-figue mi-raisin puisque nous n'avons pas réussi à coordonner les banderoles et les feuilles. Cette remontée dans le virage fut assez difficile: il fallait se faire ré-accepter, imposer nos meneurs, nos chants et notre façon de vivre notre passion (torches, pogos, délires, etc...). Durant cette fin de saison, lors de RCS-St-Etienne), nous avons organisé notre premier marquage au sol avec un damier bleu et blanc dont le résultat fut correct.
Même si les déplacements furent souvent mémorables, il n'y aura pas vraiment eu de "gros coups", même en nombre limité et notre groupe sera, lors de cette saison 93/94, présent 14 fois (Toulouse, Nantes, Le Havre, etc...) sur 19. Comme faits marquants, nous retiendrons nos déplacements en masse à Sochaux (où seule la pluie diluvienne sauva la tribune Forges d'un brasier géant) et à Metz avec nos amis nancéiens (avec qui on a cherché, en vain, d'éventuels ultras messins). Nous sommes également satisfaits de notre déplacement à Paris (avec notre bâche domicile et quelques grammes de chlorate) et à Bordeaux (non incognito et malgré l'interdiction du club). A signaler encore quelques petits incidents sans gros dégâts à ... Bordeaux, St-Etienne (jets de pierres) et Metz (avec les CRS puisque pas de Messins à l'horizon).
La saison 93/94 se termina par un RCS-Lyon explosif avec un incendie de fumigènes sur la pelouse pour protester contre la saison décevante et les remous au sein du club (changement de président et limogeage de Gilbert Gress).
Notre principale satisfaction cette année consista en la sortie de notre fanzine, "Le Goujon Frétillant", un fanzine s'améliorant avec le temps mais désirant conserver son aspect artisanal, un fanzine ayant reçu un fort succès populaire. Une immense satisfaction nous proviendra du renforcement de nos liens avec les ULTRAS NANCY. Nous étions présents à Nancy contre Charleville et Le Mans et nous avons participé à leur déplacement à Mulhouse. Les ULTRAS NANCY sont venus à RCS-Bordeaux, RCS-Marseille et Metz-RCS. Cette amitié se renforce au fur et à mesure et les correspondances deviennent de plus en plus nombreuses. ..................
Mar 21 Oct - 23:02
